Matthieu 5:1-12 | Les Béatitudes
1 Or Jésus, voyant la multitude, monta sur une montagne;
et lorsqu'il fut assis, ses disciples s'approchèrent de lui.
2 Et ouvrant sa bouche, il les enseignait, en disant:
3 Heureux les pauvres en esprit; car le royaume des cieux est à eux.
4 Heureux ceux qui sont dans l'affliction; car ils seront consolés.
5 Heureux les humbles; car ils hériteront de la terre.
6 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice; car ils seront rassasiés.
7 Heureux les miséricordieux; car ils obtiendront miséricorde.
8 Heureux ceux qui ont le cœur pur; car ils verront Dieu.
9 Heureux les pacifiques; car ils seront appelés enfants de Dieu.
10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice; car le royaume des cieux est à eux.
11 Heureux serez-vous, lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera
et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi.
12 Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse,
parce que votre récompense sera grande dans les cieux;
car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous
Les béatitudes sont comme un tableau dressé par le maître des traits de caractère et ses caractéristiques de ses disciples. Elles nous montrent l'homme dans lequel Dieu prend plaisir, qu'il approuve et bénit. Ces béatitudes sont souvent lues rapidement pour passer à d'autres passages de ce sermon sur la montagne plus attrayants. Les passages qui suivent dans ce sermon ne peuvent être appliqués que par des personnes transformées par le Saint-Esprit pour ressembler à Jésus en faisant ressortir ces traits de caractère que nous pouvons retrouver dans Le Fils tout au long des Évangiles.Les béatitudes ne sont pas seulement pour les prêtres, pasteurs, prophètes ou évangélistes. Tout enfant de Dieu est appelé à se conformer à ce modèle et atteindre cette norme. Certains chrétiens manifesteront ces traits plus fortement que d'autres chrétiens car nous sommes toujours imparfaits, étant dans nos corps. Nous verrons que chaque béatitude ne peut être désolidarisée des autres car l'une entraîne inévitablement l'autre. Ainsi nous ne pouvons pas être affligé si nous ne sommes pas pauvres en esprit, ni être affligé sans avoir faim et soif de justice. Chacun de ces traits est entièrement l’œuvre du Saint-Esprit qui le produit par grâce, cela n'est nullement un héritage ou une prédisposition naturelle qu'une personne pourrait encore travailler Nous verrons qu'il existe un certain ordre dans ces béatitudes.
- Heureux les pauvres en esprit
Le Seigneur parle ici de l'attitude d'une personne envers elle-même qui ne s'estime pas plus grande qu'elle ne l'est réellement. Être pauvre en esprit ne signifie pas être timide, effacé et faible. Être pauvre en esprit ne signifie pas non plus être faussement humble en répétant "Je ne suis pas important, je ne suis rien, je ne vaux rien, je ne suis qu'un serviteur". Être pauvre en esprit n'est pas non plus la suppression ou la négation de notre personnalité. Voici donc ce que cela signifie être pauvre en esprit : comme Esaïe 57:15 nous permet de le comprendre, il s'agit d'une absence totale d'orgueil, d'assurance de soi, et ne pas se fier à soi-même. Le pauvre en esprit a pris conscience qu'il n'est rien devant Dieu, et qu'il ne peut rien faire de lui-même parce qu'il est conscient de sa petitesse en face de Dieu. Pour devenir pauvre en esprit, nous devons regarder au Seigneur Jésus-Christ et le voir dans les évangiles ; et en continuant de l'observer nous prendrons conscience que nous sommes sans espoir sans Lui. Être pauvre en esprit, c'est ne plus se reposer sur ce que nous sommes ou faisons mais regarder continuellement au Seigneur. Jean-Baptiste (Jean3:30), Jésus (Luc 22:42) et Paul (Romains 7:18) sont des exemples de personnes pauvres en esprit et des modèles pour nous.
- Heureux ceux qui sont dans l'affliction
Être dans l'affliction suit naturellement être "pauvre en esprit". C'est en contemplant Dieu et Sa sainteté, et que je considère la vie chrétienne que je suis censé mener, je prends conscience de ma totale incapacité et de l'impossibilité d'y arriver par mes propres forces. C'est alors que je suis affligé. Je suis affligé de ce que je suis et de mes mauvaises actions. Le chrétien est affligé en se voyant capable de tel acte ou d'avoir telle pensée, il partage l'expérience de Paul (Romains 7:22-24). Le chrétien est également affligé quand il voit les péchés des autres, de la société, et de l'étendue des ravages tels que nous rapportent la télévision et les journaux. Il connaît l'horreur, la répulsion et la colère qu'inspire le péché à Dieu. Il sait aussi que le péché est une rébellion et une arrogance de l'homme qui Lui tourne le dos et veut, comme s'il en était capable, frapper au cœur de Dieu . Et cela afflige le chrétien qui reconnaît cela pour en avoir été délivré et pardonné. La personne qui est dans l'affliction est une personne qui se situe sur la voie de la repentance ou qui est en train de se repentir. C'est à cet homme que le Saint-Esprit vient pour révéler le Seigneur Jésus-Christ qui a pris sur Lui ses péchés et les a expiés sur la croix. Il se sait coupable de péché, et cela l'afflige, mais c'est ce qui le renverra à Christ et c'est justement quand Il vient à Christ qu'il trouve la joie et la paix et qu'il est réconforté. Il éprouvera une joie complète lorsque le Seigneur reviendra et que le péché ne sera plus. De nouveaux cieux et une nouvelle terre seront créés et il n'y aura plus l'ombre de la trace du péché. Il criera alors comme Paul après s'être affligé de voir la puissance du péché dans son corps (Romains 7:25-8:2). La consolation de Dieu est inséparable de la repentance, et celle-ci doit être prêchée sans compromis. La joie du chrétien est différente de la joie du monde (Luc 12:16-21 et Matthieu 24:37-39), elle se trouve dans la joie de ses péchés pardonnés et de sa perspective de voir son Seigneur face à face (1 Corinthiens 13:12).
- Heureux les humbles
Ou, dans de plus anciennes traductions : Heureux les débonnaires... Disons le tout de suite, il s'agit ici d'une attitude de cœur qui est tout à fait à l'attitude opposée de la société actuelle qui ne pense au sujet de l'homme qu'en termes de puissance, pouvoir, capacité, assurance de soi et tout cela de manière agressive. Il n'est pas surprenant que même dans les dictionnaires le mot débonnaire a une connotation négative de faiblesse alors que l'humilité n'est pas forcément une attitude de faiblesse. Une personne débonnaire est une personne pauvre d'esprit, qui se trouve affligée en prenant conscience de son péché, ce qui la conduit dans cet esprit d'humilité. La personne humble dans ce verset a non seulement appris à être honnête avec elle-même et a se juger elle-même à la lumière de l'écriture, mais elle a appris à accepter que les autres mettent le doigt sur un péché, une mauvaise attitude ou un manquement. C'est aussi accepter que les autres nous fassent du mal sans chercher à se rebiffer. Jésus, encore une fois, en est la parfaite illustration, lui qui a supporté la persécution, les moqueries, les sarcasmes et le ridicule, et qui a laissé ses créatures le crucifier. Cette humilité là n'est pas une disposition naturelle mais est le résultat du travail du Saint-Esprit. La personne bibliquement humble n'est pas une personne faible, molle et facile à vivre qui manque de caractère ou de personnalité. Elle ne se livre pas non plus au compromis facile. La personne bibliquement humble est une personne qui ne revendique rien pour elle-même. Elle ne met pas en avant ses droits, sa position, ses privilèges, ses possessions, son statut, ou ce qu'elle a réalisé dans sa vie. Elle est plutôt ce que Paul décrit en Philippiens 2:1-8. Il nous faut pour cela perdre cette sensibilité que nous avons de notre personne, et arrêter de chercher à nous protéger puisqu'il n'y a rien en nous qui en vaille le coup. La personne humble n'est pas une personne triste ou qui a pitié d'elle même car elle en a fini avec elle-même. La personne véritablement humble est celle qui est émerveillée que l'homme et son prochain puissent penser du bien d'elle et la traiter avec bonté. Il y a chez cette personne une absence d'esprit de vengeance, elle ne songe pas à des représailles. Elle est non seulement patiente, mais est capable de supporter patiemment le mal qu'on lui fait. Elle remet tout simplement son cas à Dieu. Elle a une humble opinion d'elle même et accepte de se laisser enseigner par d'autres. En donnant notre vie à Christ, rappelons nous que nous lui avons aussi donné nos droits, notre cause et notre avenir, nous n'avons plus à nous soucier de ces choses mais à nous remettre dans Ses mains. La bible dit que les humbles (et eux seuls) hériteront la Terre car ces personnes sont satisfaites de leur condition et se trouvent contentes se sachant dans les mains du Seigneur. (1 Corinthiens 6:1-8) Souvenons-nous que si nous sommes enfants de Dieu, nous sommes aussi héritiers (Romains 8:17) et nous ne devons pas nous inquiéter de ce que le Seigneur permet que nous souffrions. Souvenons-nous aussi de ce que le Seigneur nous a dit (Luc 14:11). Regardons donc au Seigneur et finissons en avec notre chair, notre ego. Lui qui nous a racheté par son sang précieux, c'est à Lui que nous appartenons.
- Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice
Dans ce monde qui court après la recherche du plaisir et du bonheur, combien y parviennent ? Jésus nous dit que pour trouver le bonheur, il faut recherche la justice, non pas la justice du système judiciaire, mais celle d'être en règle et en paix avec Dieu. C'est la recherche de la justification dont parle la bible, et de la sanctification, le désir d'être libéré du péché parce qu'il nous sépare de Dieu. C'est le désir profond d'être en règle avec Dieu, le désir de communion avec Dieu. C'est aussi le désir d'être libéré de la puissance du péché dans sa vie et de tout désir de pécher. En vérité cet homme a soif de sainteté, il désire voir le fruit du Saint-Esprit dans tous les compartiments de sa vie. Il désire communier et connaître Dieu plus intimement, pour ressembler au Seigneur Jésus. Cet homme sait qu'il ne peut pas y parvenir, cela lui fait mal, il en souffre, il en éprouve même de la douleur, il la ressent comme une véritable faim et une véritable soif qui n'arrête pas de croître jusqu'à l'en rendre fou, il en souffre et se sent dans l'agonie. Il s'agit de la faim, de la soif de Dieu (Psaume 42:1). Dieu satisfait ce besoin là et justifie cet homme non pas pour ce que cet homme a fait, Dieu le justifie en le regardant en Jésus, de cette manière Dieu ne voit pas le péché qui a été pardonné en Jésus. Nous devons voir notre propre justice comme de la boue, nous ne chercherons pas ainsi, à nous justifier, nous défendre ou constamment nous enorgueillir de ce que nous sommes devenus ou avons pu faire dans le passé. Nous ne devons pas désirer les bénédictions en Christ mais Christ Lui-même et devenir chaque jour un peu plus comme Lui. Pour cela, il est primordial de réaliser notre faillite et notre besoin d'un Sauveur pour répondre à nos besoins et que sans Lui, nous sommes tout simplement perdus. Ces personnes là ne resteront pas assises à attendre, elles ne rechercheront pas la justice de Dieu passivement, elles commenceront d'abord à s'éloigner de tout ce qui s'oppose à la justice de Dieu, et tel une personne qui a vraiment faim, il va se mettre à la chercher activement chaque jour, il passera du temps à la poursuivre. Cette personne prendra conscience qu'elle ne peut pas se passer de la justice de Dieu et la recherchera aussi dans la compagnie des personnes qui l'ont trouvé. Bien sûr, il la demandera instamment à Dieu dans ses prières. Pouvons-nous véritablement dire que nous désirons plus que toute autre chose dans ce monde, connaître intimement Dieu et être comme le Seigneur, libéré de notre "moi" qui nous emprisonne ? Sommes-nous animés du même esprit que Paul au verset 10 dans sa lettre aux Philippiens 3:1-11 ?
- Heureux les miséricordieux
Nous passons ici d'une béatitude qui concerne le besoin du chrétien à une béatitude qui concerne une disposition du cœur du chrétien. Être miséricordieux n'est pas un laisser-aller dans lequel nous laissons passer les choses ou en prétendant ne pas les voir. Ceci est un danger dans une époque où l'on ne respecte pas la loi et où l'on ne croit pas en la discipline, cela ne peut que conduire à l'absence de justice et de droiture, le chrétien devrait se différencier du monde qui l'entoure et ne pas vivre ou agir comme s'il était libre et indépendant pour agir à sa guise. Pour mieux comprendre le terme "miséricorde", il faut regarder à Dieu qui est la personnification même de la miséricorde, tout comme Il est juste, droit ou saint. Si la grâce est souvent en rapport au péché, la miséricorde l'est envers la misère des hommes. Nous avons vu que dans la bénédiction précédente, le chrétien désire ne plus se faire justice mais de s'en remettre à Dieu, il est donc logique qu'il agisse de même dans ses rapports avec les autres. Il ne désire pas saisir l'occasion de rendre à son frère la monnaie de sa pièce. La vue de la condition des autres doit lui susciter une sympathie et lui inspirer de faire quelque chose pour soulager la personne dans sa détresse et ses souffrances. Cette personne éprouve un grand désir et fera un grand effort pour essayer de soulager sa situation. Cet homme voit ainsi la misère de son prochain, et que cette misère est du à son péché mais il s'en trouve ému et décide de faire quelque chose. Cette miséricorde nous pouvons la voir dans le cœur de Dieu le Père, qui voyant notre misère bien que résultant de nos péchés et de notre rébellion, ne nous a pas abandonné mais nous a envoyé son Fils unique pour que nous puissions être sauvés par Lui.Nous ne devons par croire que Dieu nous fera miséricorde si nous exerçons cette miséricorde envers nos prochains, nos œuvres ne peuvent satisfaire Dieu, mais c'est parce que nous prenons conscience de la miséricorde de Dieu à notre égard que nous pouvons l'exercer ensuite. Un chrétien qui refuse de montrer de la miséricorde envers quelqu'un qui l'a offensé a besoin de se replacer devant son Seigneur et de se souvenir de la miséricorde que Dieu a eu envers lui. A la lumière de ce que nous avons vu dans les autres béatitudes, et que celles-ci sont devenues notre expérience, nous avons pris soin de ce que nous sommes vraiment et nous ne voyons plus les hommes comme nous les voyions auparavant. Lorsque les gens sont en colère contre nous et nous veulent du mal, souvenons-nous qu'ils ne font que laisser le péché en eux s'exprimer, nous devons ressentir de la pitié et de la compassion envers eux, qui n'ont pas connu qu'ils sont aveuglés pour ne pas reconnaître le Seigneur et qu'ils sont sous la séduction et la puissance du péché qui est en eux. Nous devons prier pour eux et invoquer à Dieu sa miséricorde. Nous savons que Dieu a montré de la miséricorde à notre égard, nous pouvons maintenant montrer cette même miséricorde à ceux qui sont dans la misère de leurs péchés. Cette miséricorde de Dieu, nous en avons besoin, nous l'avons reçue mais nous en aurons besoin le jour où nous serons appelés devant le tribunal de Christ pour répondre devant Lui de ce que nous avons fait, pensé ou dit. La grâce de Dieu nous rend miséricordieux et la miséricorde de Dieu nous rend gracieux. Si donc, nous ne pouvons montrer de la miséricorde, nous n'avons pas compris la grâce de Dieu
- Heureux ceux qui ont le cœur pur
Voici ici une béatitude suivie d'une des plus belles promesses de la bible. La grande question est la suivante "comment avoir un cœur pur ?" C'est en réalisant que nous avons un cœur impur et que nous soupirons après la propreté et la pureté de telle manière que nous ferons ce qu'il faut pour le rendre pur. Jésus nous a enseigné que notre problème est que nous avons un cœur mauvais (Marc 7:20-23). Comme nous l'entendons parfois "le cœur du problème est le problème du cœur. La foi chrétienne ne concerne pas seulement l'intellect car on peut étudier la bible de la mauvaise manière, pour y trouver des doctrines enseignées dans certaines églises mais qu'à la vérité, la bible ne supporte pas. La foi chrétienne donne beaucoup d'importance à l'obéissance, la conduite et notre comportement. Le cœur dans la bible implique toute la personne : les affections, la volonté, les émotions. C'est pourquoi l'Évangile s'adresse premièrement au cœur, il nous propose de nous retirer de notre profonde misère pour nous élever jusque dans les cieux. Le cœur pur est dénué de toute hypocrisie et il est surtout entier comme le dit la bible du semeur dans le psaume 86:11. Nous sommes tiraillés entre notre désir de connaître Dieu et de l'adorer alors qu'une autre partie désire l'inverse, comme ce fut aussi l'expérience de Paul (Romains 7:20-23). Nous avons besoin d'avoir un cœur lavé et propre de toute souillure car rien d'impur ne sera admis dans la nouvelle Jérusalem (Apocalypse 21:27 et 22:14). C'est en quelque sorte le portrait que l'apôtre Pierre dresse de Jésus dans 1 Pierre 2:19-24. C'est aussi comme cela que Jésus résume le premier et le plus grand des commandements en Matthieu 22:36-38.
C'est aussi en mettant réellement en pratique des versets comme 1 Corinthiens 10:31 et 24 que nous ne cultiverons pas l'égoïsme, l'égocentrisme, l'orgueil et la convoitise dans nos cœurs. Pour voir Dieu, nous avons besoin de sainteté et de redonner les priorités aux choses spirituelles, à commencer par reprendre notre place aux pieds du Seigneur pour se laisser enseigner par Lui et Le servir. Il nous faut être comme Christ pour voir Dieu, il nous faut regarder à Lui Jean 1:18; 14:8-10. Aujourd'hui, nous ne pouvons voir Dieu. Et si nous le voyons ce n'est pas de manière claire mais bientôt nous le verrons face à face. (1 Corinthiens 13:12) Réalisons-nous que nous allons un jour entrer directement dans la présence de Dieu, et Le voir ? Nous y préparons-nous ? Est ce que nous chérissons ce jour-là ? Si nous le désirons ardemment, prions comme le Roi David le faisait en Psaume 51:10. Laissons ensuite le Saint-Esprit faire son œuvre en nous, ne l'empêchons pas de faire ce qu'il faut pour qu'Il nous façonne à l'image de Christ (Éphésiens 4:30, 1 Thessaloniciens 5:23-25). Approchons-nous de Lui (Jacques 4:8), demandons son aide à Dieu pour y arriver (Philippiens 2:13) et faisons dés maintenant ce que Dieu attend de nous (Romains 6:19). Ne perdons plus de temps avec ce qui n'en vaut pas la peine, et qui non seulement ne sera d'aucune valeur dans le royaume de Dieu mais qui sera notre honte.
- Heureux les pacifiques
Ou comme le dit une autre traduction, Heureux ceux qui procurent la paix. Si cette béatitude suit celle au sujet de ceux qui ont un cœur pur, c'est parce que nous ne pouvons être de bons ambassadeurs pour la paix si nous venons avec notre cœur égoïste, égocentrique et sensible à l'attention qu'on lui porte. Bénis sont ceux qui procurent la paix car pour le faire, il faut être d'une nature différente de l'homme naturel, il faut posséder pour cela cette vie de Christ et Lui appartenir, il faut auparavant être devenu un enfant de Dieu. C'est aussi parce que les Juifs attendaient le règne physique et matériel du Messie, que le Seigneur place cette béatitude. Les Juifs avaient par l'Histoire et leur compréhension du Royaume, l'idée que cela se faisait par la force et la guerre. Or, le Seigneur leur dit que ce sont ceux qui recherchent la paix et la procurent qui sont ses enfants. Mais de quelle paix s'agit il ? Dans la suite logique de ces béatitudes, l'homme qui a un cœur pur a vu son cœur purifié de tout péché. Il n'est plus gouverné ni par Satan, ni par sa propre chair, libéré de sa propre convoitise, et de tout ce dont nous avons mentionné quelques lignes plus haut, conséquences du péché qui pourrissent les relations entre individus, groupes ethniques, nations, etc ... C'est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas, si nous ne sommes pas en paix avec Dieu, trouver des solutions de paix durables dans les conflits et maintenir cette paix. Sans cela, on peut, par les négociations, prévenir une guerre, mais la racine du péché étant toujours là, de nouveaux problèmes surgiront inévitablement. Les causes de nos problèmes ne sont pas économiques, sociales ou politiques mais la présence du péché dans le cœur de l'homme. C'est parce qu'il a compris cela que l'homme pur peut devenir un de ces hommes qui procurent la paix. Si le problème du cœur de l'homme n'est pas résolu, les problèmes de l'homme et de la société ne pourront trouver de solution durable. Il ne s'agit donc pas d'essayer d'obtenir la paix à n'importe quel prix ou d'essayer d'éviter toute confrontation pour éviter un conflit au mépris de la justice et de la droiture. Celui qui procure la paix est celui qui a obtenu la paix d'avec Dieu. C'est parce que son cœur a été changé, qu'il peut maintenant voir les choses comme Dieu les voit. Le chrétien sait qu'il possède deux natures et en est bien conscient. Aussi, il ne laisse pas son ancienne nature lui dicter ce qu'il doit faire ou dire, il ne laisse pas ses intérêts le diriger dans les discussions, il ne cherche pas non plus à se défendre et à répondre à celui qui l'attaque. Il sait que la personne qui n'est pas en paix avec Dieu est gouvernée par Satan et qu'il est un fils de la rébellion (Éphésiens 2:1-3). Il faisait partie de leur nombre et il avait pour père le Prince de ce monde. Il ne s'inquiétait vraiment que de lui-même auparavant mais cherche maintenant à exalter la gloire de Dieu, Dieu prend la première place dans sa vie, son prochain la deuxième et lui, la dernière place. L'une de ses caractéristiques est qu'il ne parle plus hâtivement mais prend le temps d'écouter et d'examiner avant de se prononcer. Il refuse de se laisser gagner par la colère. (Jacques 1:19-20) à l'image de son Seigneur. Cela peut demander de l'humilité et de faire le premier pas vers l'autre personne, peut-être s'excuser pour une faute commise et rechercher activement une solution pour résoudre le problème et restaurer la relation. Nous devrions être le genre de personnes vers qui les personnes viennent, sachant qu'elles trouveront quelqu'un pour les écouter et leur donner de bons conseils, y compris ceux qui sont animés d'un esprit de dispute qui se sentent fautifs et daignent venir à nous pour partager quelque chose à leur sujet ou partager un problème, confiants qu'ils trouveront chez nous une aide bienvenue. Dans la bible, Dieu est appelé le Dieu de paix (Hébreux 13:20) et Il est un modèle de personne qui procure la paix. Dieu qui est saint, juste, droit et absolu dans tous ses attributs est un Dieu de paix. C'est pourquoi il nous a envoyé son Fils. La discorde est venue dans le monde par le péché, par Satan et par l'homme, mais le Dieu de paix est resté digne. Il est venu, Il a accompli quelque chose en notre faveur. Il est venu nous apporter la paix, Il s'est humilié lui-même en venant sous l'apparence d'un homme, Son Fils pour nous l'apporter. C'est pour cette raison que ceux qui procurent la paix ressemblent à Dieu leur père. Cette paix, Jésus nous l'a acquise par son sang versé sur la croix (Colossiens 1:17-23), Il est venu aussi apporter la paix entre les hommes (Éphésiens 2:13-16). Nous sommes appelés à Lui ressembler (Philippiens 2:5-8). Si nous réalisons ce que Dieu a fait pour que nous puissions profiter de la paix bénie de Dieu, nous devrions vouloir que les autres puissent également la partager et en profiter aussi.
- Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice.
Nous atteignons maintenant la dernière béatitude. Elle diffère des autres dans le sens qu'elle ne concerne pas le caractère du chrétien mais en est le résultat. En d'autres termes, c'est parce que vous êtes chrétiens que ceci vous arrivera. Mais il ne s'agit pas de souffrir pour n'importe quoi, cette béatitude parle de ceux qui souffrent pour la justice. Nous pensons bien sûr, tout de suite, à ceux qui subissent la persécution parce qu'ils sont déterminés à suivre Christ dans certains pays musulmans ou communistes qui ne le tolèrent pas. Il y a plusieurs mauvaises causes qui peuvent amener la persécution sur nous, nous pouvons être haïs parce que nous aimons objecter à tout, parce que nous nous montrons difficiles à côtoyer, parce que nous manquons de sagesse et par notre excès de zèle, fanatisme ou même parce que nous faisons quelque chose de mal. (1 Pierre 4:12-16).
Une autre raison pour laquelle nous pouvons souffrir est lorsque nous nous mêlons de politique et que nous la mélangeons avec la foi chrétienne, il n'y a pas de mal à s'informer des différentes politiques mais nous ne devons pas confondre engagement chrétien et engagement politique, le royaume auquel nous appartenons n'est pas de ce monde et nous ne pouvons nous allier avec des enfants de la rébellion pour essayer d'améliorer ce monde, c'est non seulement peine perdue, mais une dépense inutile du temps et des ressources que Dieu nous donne.
Certaines personnes font aussi l'amalgame entre souffrir pour la justice et souffrir pour une cause qui leur est chère, cette béatitude ne doit pas être pris indépendamment des autres mais doit se lire comme une continuité logique de la description du caractère chrétien élaborée par les sept autres. Il est aussi possible dans ce monde de faire de grands sacrifices et d'excellentes choses dans le cadre de sa religion et de sa foi et d'y trouver une ou deux personnes qui objecteront et feront obstacles à leur œuvre. Cette béatitude ne s'applique pas à ceux qui sont religieux, philanthropes ou humanistes mais à ceux qui désirent obéir à Christ et Le suivre. Jésus a mis en garde ses disciples que ceux qui le suivraient souffriraient la persécution (2 Timothée 3:12-15).
Notre suprême exemple est encore et toujours le Seigneur Jésus dans sa perfection absolue et totale, dans sa gentillesse et la douceur, Celui dont il était annoncé qu' "Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n'éteindra point la mèche qui brûle encore ; Il annoncera la justice selon la vérité." (Ésaïe 42:3). Considérons alors ce qu'il est advenu de Lui, comment il fut traité, haï par les chefs religieux de son époque, trahi, flagellé, moqué en public, méprisé pour être finalement crucifié. (Ésaïe 50:5-6, Matthieu 27:27-31). Si jésus a surtout souffert des chefs religieux de son époque, sachons que nous souffrirons des mains de ceux qui se déclarent chrétiens mais qui n'ont de chrétiens que le nom. Et cela, parce que la nouvelle naissance fait de nous des personnes fondamentalement différentes, que l'homme naturel n'est pas capable de reproduire ni d'atteindre. Daniel est aussi un bon exemple de cela (Daniel 6:1-8), il ne faisait pas un spectacle de sa foi, il priait dans sa chambre mais il était haï de ceux qui pressentaient une différence entre Lui et eux. Si la foi vivante de Daniel et de Jésus (à qui le peuple préféra un meurtrier Marc 15:1-14) a produit ces effets, soyons assurés que nous les subirons aussi car Jésus-Christ n'a pas changé et le monde n'a pas changé non plus. N'attendons pas autre chose de ce monde, même si nous faisons notre possible pour être en paix avec les hommes, nous ne pouvons nous attendre à ce que tous les hommes soient en paix avec nous et nous admirent (Luc 6:26). L'homme naturel haït Christ, nous devons nous défaire de notre ancienne nature qui hait et rejette Christ et sa justice, nous devons vivre selon notre nouvelle nature qui veut Lui ressembler et l'aimer. Comme le dit Martyn Lloyd Jones "si vous essayez d'imiter Christ, le monde vous admirera, mais si vous devenez comme Christ le monde vous haïra". Pour devenir comme Lui, nous devons vivre dans Sa lumière qui révèle et dénonce les ténèbres, c'est pourquoi les ténèbres et ceux qui sont dans les ténèbres haïssent la lumière. N'oublions pas, comme Paul nous le dit en Philippiens 1:27-30 que c'est une grâce et un honneur que de souffrir pour et avec Christ.
- Les tribulations du chrétien
Le Seigneur reprend la dernière béatitude pour nous montrer quelle doit être notre attitude lorsque nous sommes persécutés. Parce que le disciple de Jésus est fondamentalement différent des autres hommes, il s'attirera la haine et la jalousie des autres. Rappelons bien que, comme pour la dernière béatitude, qu'il s'agit ici, de souffrir injustement pour notre Seigneur et non pas pour une cause ou à cause de manifestations de sa nature humaine pécheresse. Le disciple de Christ est un homme né de Dieu, il réalise qu'il doit tout à son Seigneur parce que celui ci est allé jusqu'à mourir pour lui. Il sait qu'il a été acheté à un grand prix(1 Corinthiens 6:20), il ne s'appartient plus à lui-même et il se donne chaque jour entièrement à Christ (Romains 12:1-2). Bien sûr, nous échouerons de temps à autre en pratique, mais cela doit être notre désir que de vivre pour Christ, glorifier son nom, et vivre pour que son nom soit glorifié. Bien que nous éprouvons toutes sortes de difficultés et que nous subissions jusqu'à la persécution, nous ne devons pas nous poser la question "Pourquoi est ce que cela m'arrive ?" et déprimer ou nous révolter. Si nous regardons toujours au Seigneur et à la gloire à venir, nous passerons au travers de ces moments difficiles comme le Seigneur le veut. Tel Abraham qui quitta sa patrie et sa maison pour aller dans un pays qu'il ne connaissait pas et sans savoir ce qui l'attendait, obéit Dieu car Il avait en vue la cité de Dieu (Hébreux 11:8-10), et que Jésus subit tout pour nous et ne recula pas devant la croix parce qu'il voyait la gloire qui l'attendait derrière la croix, nous aussi nous ne devons pas craindre ce qui peut nous arriver mais regarder à l'honneur que Dieu nous fait de pouvoir souffrir avec Lui pour son nom. En effet, le Seigneur nous commande de nous réjouir et d'être dans une grande allégresse (joie), nous ne devons pas couver le désir de rendre la pareille, ni garder du ressentiment, cela demande du contrôle de soi. Le chrétien n'est pas non plus appelé à subir et se laisser dominer par les autres, et parvenir à cet état où nous ne craignons plus la persécution. Ceci est possible en gardant à l'esprit que nous ne sommes pas de ce monde, nous appartenons à un autre royaume que se trouve dans le ciel (2 Corinthiens 4:17-18). C'est ainsi que Christ a pu endurer la croix (Hébreux 12:1-3). Il y a une récompense au bout, qui nous sera donnée dans le ciel, car Dieu est pour nous tel un père qui nous commande une chose et qui nous promet une récompense si nous obéissons. Il ne s'agit donc pas d'une récompense qui se mérite mais d'une grâce que Dieu nous accorde, car Dieu n'ignore pas nos efforts, ni notre bonne volonté que nous avons manifesté par l'obéissance (Hébreux 6:10) et pour la manière dont nous bâtissons sur la fondement de l'enseignement des apôtres (1 Corinthiens 3:10-15, Éphésiens 2:20, Hébreux 6:1-2) lors du tribunal de Christ (2 Corinthiens 5:10). Le disciple de Christ ne devrait jamais perdre de vue sur ce que sera la fin de toute chose, il ne s'inquiète pas de la vie, ses affections sont sur ce qui est céleste (Colossiens 3:1-2). Il ne regarde pas la mort comme la fin de tout, elle est plutôt le moment attendu où il pourra enfin voir son Seigneur (1 Corinthiens 13:12), et qu'auprès de Lui, il n'y aura plus rien de toutes ces souffrances (Apocalypse 21:4). Christ est il notre vie (Philippiens 1:21) ou une personne que nous admirons simplement ?